Depuis quelques années, le jardinage a pris de plus en plus de place dans nos vies. Après un changement de région, les jardins familiaux, héritiers des jardins ouvriers et inaccessibles dans les grandes villes, sont devenus un rêve accessible. Quelques années plus tard et la découverte d’une addiction incurable aux fleurs pour ma part, M. Mousse a étendu sa main verte sur notre nouveau terrain (de jeu), démultipliant les expériences et la possibilité de se nourrir au moins en partie de manière autonome (et transparente).
Mais ce n’est pas le tout de planter planter planter, ensuite il faut… récolter, récolter, récolter ! Et pour ça, mieux vaut s’équiper, le panier n’étant pas toujours l’allié le plus pratique dans les rangs de culture serrés. La négociation était la suivante : je récupère mon tablier kidnappé et customisé aux épingles à nourrice et je te couds un vrai tablier de récolte. Promesse vite oubliée car pendant que les escargots dévoraient mollement les salades, celui de l’atelier n’avançait guère plus vite sur ses projets de saison. Une couverture parfaite bien que pas vraiment feinte pour une surprise d’anniversaire.
LE PATRON
Dans la galerie de Thread & Needles, inépuisable source d’inspiration, je suis tombée sur la réalisation de Vmaison, suivie d’Adgel. Le modèle est le tablier de récolte d’Aude Couture. Pas évident à suivre pour ma part, car il s’agit d’un format auquel je ne suis pas habituée : un live de… 2h45, avec des indications en pouces pour les dimensions. Il fut néanmoins très utile, et a l’avantage d’être, grâce à la générosité de son autrice, gratuit et francophone. C’est ce qui a orienté mes préférences par rapport à deux autres patrons repérés sur Etsy ici et ici.
MATERIEL
Le tissu vient d’une housse de couette chérie mais déchirée, que je devais initialement réparer, mais qui était trop élimée. Je l’ai donc dépiautée pour récupérer le dessus, moins atteint, mais la longévité (ou pas) du tablier nous dira si j’ai eu tort de m’obstiner, car le tissu a tout de même bien vécu… Du trousseau d’étudiante, il a été de tous les déménagements pendant 15 ans. Son jumeau le drap housse qui-lui-aussi-nous-a-quitté-trop-tôt a déjà fini en doublure de pochon, c’était donc à son tour de passer sur le billot des souvenirs qu’on ne veut pas jeter.
Pour m’y retrouver dans les dimensions, j’ai utilisé un convertisseur vers le système métrique (en sachant que 1 pouce = 2,54 cm). Les voici à titre indicatif, sans garantie d’absence d’erreur de ma part :
– 1 x grande pièce qui forme le fond du sac : 127 x 76 cm (à recouper en 2 si on souhaite ne pas voir l’envers)
– 2 x bandes de taille : 129,5 x 10 cm
– 1 x passant pour attacher le cordon : 5 x 15 cm
– 1 x poche : 15 x 24 cm (facultatif)
Il faut également un cordon de 2m30, et pour ma part, j’ai préféré ajouter du thermocollant à la ceinture et sous la boutonnière pour augmenter les chances de survie du zombie tablio-couette. Prévoir également un pied à boutonnière, dans le cas contraire l’autrice donne une alternative.
REALISATION
Je n’ai pas tout à fait suivi à la lettre les instructions de montage en raison de la fragilité de mon tissu :
– pas coupé le sac du tablier en deux parties mais conservé un seul grand morceau (pour éviter une couture)
– pas de poche pour sécateur
– thermocollé la ceinture
La première étape consiste à réaliser la boutonnière. J’ai souhaité un cordon en coton et non en synthétique, mais au magasin, il n’y avait qu’un modèle de diamètre assez gros. Conséquence : la boutonnière se retrouve à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. Pour la prochaine fois, il faudra que je la couse plus loin du bord. Pour la même raison, je n’ai pas cousu la coulisse avec le cordon à l’intérieur, je l’ai glissé après avec une épingle à nourrice.
Ensuite c’est très simple, il faut former les fronces et replier le sac sur lui-même en respectant les dimensions. Avant d’assembler la ceinture, on forme le petit passant qui sert à suspendre le cordon de serrage du sac.
Pour finir, il faut assembler les lanières, les retourner, et achever de monter la ceinture au niveau de la taille. J’ai un peu galéré en cousant par dessus mon cordon qui était très épais.
Je ne détaille pas davantage car tout est bien expliqué en images dans la vidéo d’Aude, il faut juste avoir 2h45 devant soi en dehors des périodes de tempêtes et des coupures diverses. Malgré la simplicité, je n’ai pourtant pas évité des boulettes (comment j’ai pu oublier de marquer mes milieux et de ne PAS nouer mes fils de fronces ?) et ai été bonne pour un sprint final en nocturne pour finir le bestiau à temps pour l’anniversaire.
CONCLUSION
Comme Adgel, M. Mousse le trouve un peu profond, mais il est pour le moment trop tôt pour le dire puisque en dehors des carottes, des choux et de trois brins de mâche, tout le monde fait dodo au potager ! On se concentrera sur les légumes petits modèles et on évitera d’aller ramasser des kilos de poires ou de butternut avec, tant que je n’ai pas cousu une version dans un tissu plus solide. Mais je trouve que c’est un patron très utile, et son côté meringue serait presque joli en surjupe… si ce n’était pas un tablier !
C’est très astucieux. Les grandes poches sont une bonne idée.
Bon , je le trouve plus….hummm! 🤔moins surprenant sur toi 😂