Burda 12/2013 n°129 (Concours T&N 2021)

Chaque année, le site Thread and Needles organise un concours de couture. Les membres de l’équipe de rédaction (dont je fais partie depuis 2017) se prêtent au jeu pour réaliser un projet sur le thème choisi dans le but d’alimenter des articles d’inspirations pour les participants. Par manque de temps, je n’ai publié aucune de mes participations hors concours sur mon blog (à part le Jenna Cardi en 2015 qui jouait pour de vrai).

Mais puisque je les porte souvent, j’avais envie de me rattraper et de présenter ici ce que j’avais cousu pour le dernier concours, à l’automne 2021. En réalité, je l’ai repris et terminé au début de l’année 2022, pendant les vacances de Noël-covidesques, puis photographié l’été suivant. Il est temps de le publier !

Le thème du concours en 2021 était « Jeu de pièces« . Un sujet génial, qui permettait d’envisager des possibilités infinies, un peu à la manière d’un patchwork. Les maitres mots étaient « jouer sur la capacité des pièces à se combiner entre elles », « tout ce qui relève de l’agencement ingénieux de pièces d’étoffe ».

Malheureusement, la période était bien chargée pour moi à ce moment là, donc je n’ai pas pu choisir un patron trop foufou ni m’engager dans des modifications hasardeuses. J’ai d’ailleurs rendu ma copie inachevée, assemblée pour la photo, puis démontée par la suite pour poursuivre mes modifications.

PATRON

J’ai longtemps hésité avec un patron du magazine Fashion Style, pour recycler un pull dont j’aimais le tissu mais pas la forme, mais je n’avais pas assez de tissus lourds, et je n’avais pas envie d’en commander, ma tissuthèque débordant déjà.

J’ai finalement choisi le n° 129 du magzine Burda 12/2013, qui est à l’origine une robe que j’ai raccourci en tunique.

Sur le devant, les parties supérieure et inférieure forment une accolade. Le tissu composant la pièce centrale se trouve alors comme encadré, et si le modèle du magazine est monochrome, l’effet pouvait être accentué en variant les couleurs et les motifs. Une place de choix pour un tissu fétiche !

TISSU / MATERIEL

L’heureux élu à encadrer est un tissu synthétique de mon stock (Mondial tissus, 2013), façon « patchwork », pour rester dans le thème. Le concours a bouleversé son destin, car réservé à une doublure, il n’était pas destiné à être vu. Placardé entre deux lasagnes noires, il ressort d’autant plus. Fin, fluide et extensible, il n’a pas été facile à coudre, mais j’adore les couleurs !

Ensuite, il y a deux tissus noirs. C’est la même couleur, mais j’ai tenu à la différencier pour mettre en valeur les accolades, par un jeu subtil d’effet mat/satiné. L’un est en coton, l’autre en polyester, facile de deviner lesquels. Pour le côté « nature » du projet on repassera, mais en même temps ces trois tissus dorment dans mon stock depuis longtemps (avant que je comprenne que le plastique c’est caca) et ça me va aussi d’utiliser ce que j’ai.

Le bouton-fleur au dos ne déroge pas à la règle, c’est un bouton de secours vendu avec un vêtement du commerce, vous savez, celui qu’on trouve à l’intérieur sur l’étiquette. Je les découpais tous et je les gardais dans une boite, comme quoi ça sert toujours un jour !

Le fil à broder métallisé « Diamant » noir et or de DMC était également dans le stock. Il avait été acheté pour mes expériences ratées de broderies cinétiques, encore pour un concours T&N : double-fil.

MODIFICATIONS / AJUSTEMENTS

Au dos, j’ai prévu un autre système de fermeture que le zip préconisé par la magazine, par crainte d’alourdir ces tissus légers et de faire bailler l’encolure. A la place, j’ai dessiné parmenture et c’est une petite pièce qui fera office de boutonnière, comme vu ici. J’ai fait une sorte de « double pétale » pour rester dans le thème du tissu fleuri et de mon bouton-fleur. Mais après le concours, j’ai voulu absolument finir ce haut pendant les vacances de Noël, alors que j’avais le covid. Ce qui me paraissait potable avec les yeux qui piquent est en fait un arrondi un peu loupé… Au final, je n’ai même pas besoin de déboutonner pour enfiler le haut, mais ce détail me plait.

La modification la plus importante visuellement est la transformation du patron de robe en tunique. J’ai voulu conserver la répétition de la découpe en accolade en bas du vêtement comme prévu sur la robe, donc je l’ai remontée.

A l’inverse, j’ai allongé les manches courtes en manches 3/4 (+7 cm environ), et j’ai ajouté un bracelet de manche en tissu noir n°2, à la place de l’ourlet. Comme la longueur ne me plaisait plus, je les porte retournés.

Enfin j’ai cintré un peu le tout, car je n’aime pas les vêtements trop amples, en réduisant de 1,5 cm de chaque côté. Je n’ai pas pu en reprendre davantage sans que cela ne provoque de plis disgracieux.

En revanche, je n’ai pas fait la doublure prévue pour la robe, car j’envisageais un haut assez léger, pour la mi-saison. Du coup, les finitions intérieures sont visibles, et ce n’est pas très beau… Heureusement, je suis la seule à les voir !

Si c’était à refaire, j’aurais également creusé un peu l’encolure, et allongé le bas de 2-3 cm. Le dos poche carrément, mais je ne sais pas s’il faut revoir la couture ou un kiné.

MONTAGE

Le montage n’a pas été un parcours de santé. La préparation des pièces a été longue, parce que je m’attendais bien à payer à un moment ou un autre mes choix de tissu : j’ai marqué toutes les valeurs de couture à la craie, découpé des petits triangles de thermocollant pour renforcer les angles, surfilé, cranté…

Rien à faire, il a fallu sortir le découd-vite plus d’une fois, en particulier pour assembler les devants dont les formes, une fois envers sur envers, ne s’imbriquent pas du tout ! Seule solution : bâtir, bâtir, bâtir… Quelques temps plus tard, j’ai eu moins de soucis avec ma robe Alina, notamment en suivant la technique de l’incrustation expliquée par la créatrice, mais il faut dire que les angles étaient moins… courbes ! Et qu’il n’y avait pas de tissu synthétique fluide ascendant extensible dans l’histoire…

J’ai également fait et défait la surpiqûre en fil doré, mais je ne regrette pas mon acharnement ma persévérance, car le résultat est plutôt régulier et c’est ce qui donne du cachet à ce petit haut assez simple.

En revanche, l’embu des manches est bien costaud, et les petits plis sont là pour témoigner que non, je ne m’en suis pas sortie ^^.

CONFORT / ESTHÉTIQUE

C’est un jeu de pièces qui reste sage, mais qui me correspond : je porte beaucoup de couleurs sombres, et j’ai préféré ne pas répéter une seconde fois le méli-mélo coloré sur la pièce formant le bas du vêtement. Cette dernière, également en accolade, répond néanmoins au tissu fétiche par son aspect satiné. Elle se détache discrètement de l’autre tissu noir afin de valoriser l’accolade. 

L’ensemble final me plait beaucoup, et s’accorde même avec ma paire de pompes préférées. C’est vraiment sur ce type de projet que je m’éclate le plus : s’écarter un peu du patron, et mettre son grain de sel. Ça m’avait manqué, et c’est souvent grâce au site que je m’y mets. Vive T&N !

Les photos extérieures sont de M. Mousse.

Laisser un commentaire